Muriel DIETRICH (IRD, PIMIT) et Camille LEBARBENCHON (Université de la Réunion/INSERM, PIMIT) s’introduisent dans le tablier d’un grand pont sous l’axe routier principal du Nord de La Réunion, afin d’aller capturer une trentaine de Petits Molosses. Les chercheurs emportent ensuite les 30 chauves-souris jusqu’à leur table de terrain, installée sous le pont à l’extérieur, afin de les manipuler en toute sécurité. Mesures biométriques, marquage ou contrôle des recaptures, prélèvement des échantillons, toutes ces opérations seront réalisées autour de la table, et les chauves-souris seront ensuite relâchées.
Au sein de l’UMR PIMIT, des chercheurs s’intéressent depuis plusieurs années à l’écologie des chauves-souris et à la diversité des microbes qu’elles hébergent. Ils étudient une espèce en particulier, endémique de La Réunion : le Petit Molosse. Cette chauve-souris ne pèse que 5 grammes mais a réussi à coloniser toute l’île, et occupe aujourd’hui des sites naturels, comme des grottes et des falaises, et s’installe aussi très souvent à proximité de l’homme, dans les habitations, ponts et églises. Le Petit Molosse forme d’impressionnantes colonies qui peuvent rassembler plus de 50 000 individus, où circulent différents agents infectieux potentiellement pathogènes pour l’homme et les animaux. On sait que le Petit Molosse est porteur de nombreux virus, dont des coronavirus. Pour l’instant aucun virus transmissible à l’homme n’a été identifié, mais les recherches continuent pour s’en assurer.
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